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L’hiver nous expose particulièrement aux virus respiratoires. Cet hiver ne fait pas exception, bien au contraire. Depuis plusieurs semaines, nous observons la circulation précoce et simultanée de 3 épidémies sur notre territoire : la bronchiolite, le covid, et la grippe.

Nous avons beaucoup appris depuis presque 3 ans. Nous avons beaucoup appris dans des circonstances absolument exceptionnelles. En 2020, à l'arrivée du Covid, nous ne savions quasiment rien au plan scientifique de ce virus et des conduites à tenir, nous n’avions ni traitement spécifique, ni vaccin ... Aujourd’hui, nous sommes armés pour mieux comprendre, et pour mieux réagir.

Mais si le Covid a, ces dernières années, affaibli la circulation des autres virus hivernaux, et constitué notre principal « front », ce n’est plus le cas désormais. Nous faisons face à une triple épidémie, qui de surcroît est plus précoce qu’habituellement. La 9ème vague Covid tout d’abord. Cette situation de reprise épidémique n’est pas propre à la France, elle est également observée chez nos voisins européens. La souche qui circule chez nous est par ailleurs connue. Elle fait partie des sous-variants d'Omicron qui circulent depuis le printemps dernier et qui sont associés à une forte transmissibilité. Certaines journées ont, dernièrement, enregistré jusqu’à plus de 100 000 Français contractant la maladie en 24 heures. Les projections de l’institut Pasteur montrent que le nombre d’hospitalisations continuera d’augmenter dans les jours qui viennent et pourrait atteindre un niveau supérieur à celui de cet été, même si l’épidémie ne montre pas, aujourd’hui, de signe d’emballement.

La grippe nous touche particulièrement. La grippe n’est pas un gros rhume. Chaque année, elle tue et endeuille des familles. Elle provoque des complications lourdes, voire invalidantes, notamment chez les personnes les plus fragiles et nos aînés, les mêmes qui sont plus sensibles au Covid. Elle circule cette année sur notre territoire de façon précoce et très active. Neuf régions métropolitaines et trois territoires d’outre-mer sont déjà impactés fortement. Rien que la semaine dernière, on a pu constater un doublement des passages aux urgences (+94%) et des hospitalisations (+112%) pour grippe, particulièrement marqué chez les plus de 65 ans.

Enfin s’ajoute la circulation active de la bronchiolite depuis plusieurs semaines. La bronchiolite est aussi une maladie virale, respiratoire, qui affecte principalement les nourrissons et les jeunes enfants de moins de 2 ans. Ce virus génère, depuis début octobre, un flux inédit de passages aux urgences et un nombre important d’admissions de nourrissons et jeunes enfants à l’hôpital. Les services de soins critiques pédiatriques sont à ce jour occupés à quasi pleine capacité. Pour la cinquième semaine consécutive, la moitié des hospitalisations, après un passage aux urgences, chez les enfants de moins de deux ans le sont pour bronchiolite. Cette situation de tension concerne aujourd’hui l’ensemble du territoire national. Nos voisins européens connaissent également un pic d’hospitalisations lié à ce virus respiratoire, sans que nous puissions aujourd’hui pleinement expliquer cette forte prévalence. C’est le cas notamment de l’Allemagne et de la Belgique.

Concernant le Covid et la grippe, la meilleure barrière reste la vaccination. Au-delà de la vaccination, si nous faisons tous un effort avec ces petits gestes du quotidien dits « barrière », nous allons réduire significativement la circulation des virus en France, la bronchiolite, le Chauvin, la grippe et sans doute bientôt la gastroentérite.