Pêche : vers une programmation pluriannuelle des quotas ? |
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La Commission des Affaires Economiques, dans laquelle j’interviens dorénavant, auditionnait ce matin Madame Annaïg Le Meur, rapporteure de la mission d’information relative à la pêche.
Il nous faut développer un modèle de pêche pour demain, afin que ce secteur français stratégique demeure attractif et responsable. Les propositions de ce rapport donnent un aperçu des mesures pouvant être prises en ce sens. Je m’interroge néanmoins sur le fait de développer, au niveau européen, une programmation pluriannuelle des totaux admissibles de capture et des quotas.
Cette solution semble idéale en ce qu’elle permettrait une vision plus juste que celle qu’offrent les actuels quotas annuels. Elle facilite la préservation des intérêts des pêcheurs et la protection des stocks à plus long terme. Adopter cet horizon, c’est pouvoir mener une politique efficace, anticipant les besoins et, via les mécanismes d’ajustement que le rapport propose, capable de s’ajuster aux exigences conjoncturelles.
Si, sur le fonds, cette proposition me semble une réponse plus qu’adaptée et nécessaire aux enjeux de la pêche au niveau européen, la difficulté des négociations annuelles m’interroge. Chaque année, les tractations sont délicates entre des acteurs aux intérêts parfois divergents. Penser un cadre pluriannuel cadrerait certes ces discussions mais serait très complexe à définir, au risque d’un compromis modeste qui nuirait aux intentions ambitieuses de cette proposition.
Si cadre pluriannuel il y a, il faut nous assurer qu’il ne sera pas le prétexte donnant la possibilité à certains de freiner nos aspirations pour la profession et la préservation de l’environnement. Ce serait contre-productif.
