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Des vœux mobilisateurs

Les vœux de la 2ème circonscription et de la section d’Arras se sont déroulés le 4 février dernier aux Faucons Rouges d’Arras. Près de 180 personnes ont répondu présent à l’invitation lancée conjointement avec Thierry Occre, le secrétaire de section d’Arras.

Parmi les invités de marque de cette soirée, Stéphane Le Foll, Ministre de l’Agriculture, s’est finalement excusé, trop occupé par la gestion de la crise agricole que connait notre pays. Il a cependant tenu à s’exprimer face aux militants de l’arrageois, par le biais d’une video projetée durant la soirée. Outre le secrétaire de section, le premier secrétaire fédéral, Yann Capet, et l’ancien ministre et maire de Boulogne-sur-Mer Frédéric Cuvillier se sont succédés au pupitre.

 

Je publie ici mon discours.

 

Enfin cette année 2015 est terminée…

 

La nouvelle année dans laquelle nous venons d’entrer revêt un caractère très particulier au regard des attaques que notre pays vient de subir.

Mes premières pensées vont, bien entendu, à toutes les victimes. Aux victimes de Charlie, parce qu’ils étaient éditorialistes, caricaturistes et journalistes. Aux victimes de l’hyper-cacher parce qu’ils étaient juifs. Aux policiers, parce qu’ils représentaient l’autorité. Mes pensées vont également à toutes les autres victimes, celles du Bataclan, du Stade de France, des terrasses des cafés et des restaurants parisiens, parce qu’ils étaient tout simplement nous, représentant l’art de vivre à la Française, art de vivre auquel nous tenons tant.

 

L’épisode de l’attaque du Thalys, en août, à deux pas de chez nous, nous a fait comprendre que cette folie meurtrière peut frapper n’importe où, n’importe quand, n’importe qui.

Je voudrais, ici, aujourd’hui, rendre un hommage appuyé à nos fonctionnaires des services publics de sécurité et de soins, qui sont notre fierté, ainsi qu’à nos militaires qui risquent leurs vies chez nous et hors de nos frontières.

 

N’en déplaise à la droite et à tous ceux qui pensent qu’il y en a trop, nous avons besoin des agents de la fonction publique au quotidien. Pour reprendre les dires de Patrick Pelloux, « nous avons sur notre drapeau le bleu des policiers, le blanc des hôpitaux et le rouge des sapeurs-pompiers ».

 

Il faut rassurer quant à la force de la France, en allant à la rencontre de la population, dans les quartiers, dans les villages. Partout, les habitants s’interrogent légitimement sur leur avenir et surtout sur celui de leurs enfants. Car il ne faut pas douter. Douter serait donner raison aux infâmes. Nous vivons dans un contexte anxiogène.

 

Au-delà de ces tragédies, j’ai été marquée par l’unité affichée des parlementaires de tous bords lors du congrès de Versailles qui a suivi les attentats de novembre.

 

Aujourd’hui, il faut que ces épreuves, aussi dures furent-elles, se muent en une unité solide et efficace.

 

L’unité d’un pays, d’un peuple, est une réponse forte à ces idéologies d’un autre temps. Face à cela, plus que jamais, notre pays doit porter haut et fort ses valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Ces symboles nous sont aussi chers qu’ils sont détestés par ces terroristes.

Notre pays et son gouvernement sont aujourd’hui entrés en guerre contre un ennemi si vicieux, presque invisible, qu’est l’état islamique.

J’ai pour habitude, en cette période, de dresser le bilan de l’année écoulée. Le premier bilan qui me vient à l’esprit et qui y restera gravé, je viens de l’évoquer.

 

2015 aura été une année d’élections, celles des départementales et des régionales. Je souhaite ici féliciter une nouvelle fois le travail des militants qui auront permis à Michel Dagbert et l’ensemble des conseillers municipaux de conserver notre département à gauche. Pour ces deux élections, on ne peut que constater la poursuite de la persée de l’extrême droite. Car oui, voter Front National, c’est voter extrême droite, cette droite qui fait peur, cette droite qui n’est en rien républicaine, celle qui nous ramène aux heures sombres de l’histoire du siècle dernier.

Pour les élections régionales, la droite l’a emporté grâce aux voix de gauche, qui ne sera plus présente dans les instances régionales. Le Front républicain s’est ainsi dressé une nouvelle fois face à la menace de l’extrémisme. Mais pour combien de temps encore ?

 

Les résultats furent pour nous une véritable déroute., même si les 42% du FN ne furent pas une surprise. Aujourd’hui, l’abnégation à laisser place à l’humiliation. Aujourd’hui, je vis au quotidien entre colère, tristesse et écœurement, face au mépris...

Nous voici donc en 2016.

 

Pour cette année encore, la lutte contre ce véritable cancer sociétal qu’est le chômage restera LA priorité. Elle passera par la simplification du code du travail, dont les bases viennent d’être jetées par Robert Badinter. Vous le savez, un plan de formation est lancé. Cela représente 500.000 personnes de plus accompagnées vers les métiers d’aujourd’hui et de demain. Les PME seront aidées. De nouvelles primes à l’embauche sont prévues. Si l’emploi des séniors reste préoccupant, l’emploi des jeunes doit être ciblé. Pour le Président de la République, c’est un devoir que de faire en sorte qu’aucun apprenti ne soit sans employeur et qu’aucun employeur ne demeure sans apprenti. Les jeunes sont la France de demain. Et c’est en cela que sera mis en place la généralisation d’un service civique au service de l’Etat, de la Nation, tant dans les domaines du soutien aux personnes les plus fragiles qu’à la préservation de la planète.

 

La COP21 fut une totale réussite, regroupant les engagements de 195 pays pour réduire le réchauffement climatique. Notre pays a aujourd’hui la responsabilité de les mettre en œuvre. Parallèlement à cette avancée majeure, l’État va lancer un vaste programme de grands travaux de rénovation et de développement des énergies renouvelables sur fond de croissance verte.

 

Autre fait d’actualité, l’afflux des réfugiés dans notre pays, plus encore dans notre région, engendre chez nos concitoyens des sentiments bien opposés. C’est une catastrophe humanitaire qu’il faut endiguer pour beaucoup, car, au-delà des débats diplomatiques, on ne peut rester insensible à cette misère humaine qui s’installe chez nous. Il faut également penser aux Calaisiens, dont le quotidien est bouleversé depuis des années. Je salue le travail de notre Secrétaire Fédéral, Yann Capet, qui est Député de Calais, et qui est sur le front au quotidien sur la question des migrants.

 

Cette catastrophe humanitaire a également engendré chez certains un patriotisme d’un nouveau genre. Un patriotisme aux relents xénophobes, qui s’insurge des sommes dépensées pour assurer un minimum d’humanité à Calais. Un patriotisme nouveau qui s’émeut soudain du soi-disant peu de considération de l’Etat envers nos « Français de pure souche » qui souffrent de la précarité. La xénophobie est un fléau qui ne mène à rien de bon. Les plus anciens d’entres-nous en savent quelque chose.

 

Les évènements qui ont marqués l’année 2015 ont renvoyé au second plan les réformes menées par le Gouvernement et les parlementaires. Je pourrais citer la poursuite des embauches dans l’Education nationale, pour parvenir à l’engagement des 60.000 postes supplémentaires. Pour l’année scolaire 2015-2016, dans le Pas-de-Calais, ce sont 51 postes créés dans le premier degré, 23 postes supplémentaires dédiés à l’éducation prioritaire, 5 postes de plus d’enseignants dévoués aux enfants handicapés et 9 postes complémentaires dans le dispositif «plus de maîtres que de classes». Vous le voyez, le Gouvernement se donne les moyens de faire mieux pour la réussite de tous les élèves dans une école exigeante mais plus juste. C’est un effort majeur, qui montre qu’en dépit de la crise économique actuelle, l’éducation est une priorité. L’éducation est redevenue le premier budget de la Nation.

 

Je pourrais également évoquer les avancées majeures concernant la fin de vie, la mutuelle pour tous, le tiers payant ou encore le droit à l’oubli. Je vous invite à comparer notre système de santé, et sa quasi-gratuité, avec ceux, lorsqu’ils existent, dans les autres pays...

 

Les réformes de fond ont été nombreuses, même si elles ne sont pas toujours visibles. Je m’arrêterai quelques instants sur la situation du monde agricole. La situation que connaissent les éleveurs français est dure. Elle est vécue de la même manière dans toute l’Europe. Aujourd’hui tout le monde perd de l’argent, c’est vrai pour nous comme pour nos voisins allemands et espagnols. Dans ce contexte il faut aider le maximum d’éleveur à « tenir » et à passer ce cap très difficile. C’est le sens du plan d’urgence qui est aujourd’hui opérationnel et qui fonctionne bien (15000 dossiers payés aujourd’hui). Il faut traiter la problématique de la filière porcine dans son ensemble, mais la première nécessité c’est l’urgence, c’est-à-dire la situation des éleveurs en difficulté. Le Gouvernement s’efforce à accompagner et soutenir l’essentiel des producteurs à passer cette crise. Sans entrer dans le détail, ce n’est ni le lieu ni le moment, il est important de rappeler que les seules mesures d’urgence prise par le ministère de l’Agriculture, le 26 janvier dernier, représentent un montant supplémentaire de 290 millions d’euros, auxquels s’ajoutent quelque 500 millions d’euros de trésorerie.

La crise agricole est une affaire de prix.

Pour terminer ces propos, j’aimerai vous parler de laïcité. Notre pays, la France, est un pays laïc. Nous avons fêté les 110 ans de la loi sur la laïcité l’an dernier. L’élue de la République que je suis y est très attachée. La laïcité est un principe d’unité et de liberté, de rassemblement dans la différence, elle n’est ni une arme de stigmatisation, ni la négation du fait religieux. La laïcité, c’est la liberté, de croire ou de ne pas croire. Elle est aujourd’hui menacée et détournée. Elle est partie intégrante de notre République et c’est à ce titre qu’il nous faut la protéger.

 

Mes chers Amis, à chacune et à chacun, j’adresse donc mes meilleurs vœux pour 2016. Entouré de votre famille et de vos proches, je vous souhaite de partager des moments de bonheur et de bien-être. Nous devons faire face aux difficultés de la vie, qu’elles soient personnelles ou collectives. C’est ensemble et unis que nous pourrons les surmonter.

 

Liberté, Egalité, Fraternité, à quoi j’ajouterai Laïcité et Solidarité, que ces belles valeurs puissent continuer à nous inspirer tout au long de cette nouvelle année. Il est de coutume de terminer un discours par une citation, mais je dirai simplement qu’il nous faut persévérer, rester fidèle à nos valeurs, défendre la démocratie.

 

Voilà à quoi nous devons nous engager, cela à quoi je m’engage, pour cette nouvelle année.

 

Je suis, chers Amis, toujours à vos côtés.