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Le 31 juillet 1914, Raoul Villain, un militant nationaliste, assassinait Jean Jaurès à Paris.

Humaniste, Jaurès suivra les traces de Condorcet et d'Hugo dans le combat pour l'abolition de la peine de mort. Normalien, professeur de philosophie, il réalisera non seulement l'unité des socialistes, mais intègrera leur combat dans la geste républicaine.

Le fondateur du journal "l'Humanité", sous-titré alors "quotidien socialiste", suscitera des haines viscérales. Dreyfusard, pacifiste, ce tribun hors pair étourdit ses collègues députés par ses merveilles oratoires, jusqu'au soir tragique de son assassinat.

Son assassin, Raoul Villain, restera 56 mois en prison jusqu'à son procès, et sera acquitté. En réaction à ce verdict, Anatole France adresse une brève lettre à la rédaction de L'Humanité parue le 4 avril : « Travailleurs, Jaurès a vécu pour vous, il est mort pour vous."

L’assassinat de ce visionnaire, quelques jours avant le début de la Première Guerre mondiale, précipite le déclenchement des hostilités. Il écrira le 25 juillet 1914 :
 « … Si l’Autriche envahit la Serbie, la Russie, qui éprouve une sympathie profonde pour les Serbes, entrera dans le conflit, et si la Russie intervient pour défendre la Serbie, l’Autriche, au nom de l’alliance qui l’unit à l’Allemagne, prendra place sur les champs de bataille à ses côtés. Alors, suivant le traité qui la lie à la France, la Russie demandera que la France vienne prendre place à ses côtés, et c’est l’Europe en feu, c’est le monde en feu. »